Bilan de la surmortalité au Québec de 2020 à 2023

Dans son plus récent bilan de surmortalité, l’Institut national de santé publique du Québec évalue celle-ci à 5 % de 2020 à 2023.

Ce résultat équivaut à 12 551 décès excédentaires pour la période du 23 février 2020 au 26 août 2023. Les résultats sont similaires chez les femmes et les hommes. La surmortalité s’est avérée plus importante chez les personnes âgées. La part de la mortalité attribuable à la COVID-19 a été particulièrement élevée lors des pics de surmortalité des vagues 1 (du 23 février 2020 au 11 juillet 2020) et 5 (du 5 décembre 2021 au 12 mars 2022).

Pendant la période de haute endémicité (septembre 2022 à août 2023) qui a succédé à la période pandémique, la surmortalité a atteint de moins hauts sommets. Elle s’est cependant révélée plus soutenue dans le temps comparativement à la période précédente. La part de la mortalité due à la COVID-19 s’y est aussi avérée moins importante. Cela coïncide avec le retour de certains virus respiratoires à l’automne 2022, après leur faible circulation durant la pandémie en raison des mesures sanitaires.

Foire aux questions

La surmortalité (ou excès de mortalité) est définie comme le nombre de décès de toutes causes qui excède le nombre attendu « en temps normal » pour une période donnée. Lorsque le nombre de décès de toutes causes est inférieur au nombre attendu, on parle de sous-mortalité.

Dans ce rapport, le nombre attendu de décès a été estimé par modélisation en se basant sur les sept années antérieures, soit 2013 à 2019. Ce nombre tient compte de la saisonnalité des décès et des changements démographiques. Il exclut les variations exceptionnelles de mortalité causées par de fortes épidémies de grippe, des vagues de chaleur extrême ou d’autres évènements inhabituels.

La surmortalité est une mesure de l’impact de la pandémie de COVID-19. Elle a l’avantage de permettre des comparaisons avec des juridictions qui détectent différemment les décès attribuables à la COVID-19.

Lorsque des évènements inhabituels provoquent plus de décès que la normale, des personnes décèdent plus tôt que ce qui aurait été observé habituellement. S’ensuit parfois ce qu’on appelle l’effet de moisson. C’est un effet de compensation où la mortalité glisse en dessous du seuil normalement attendu, puisque les personnes qui devaient décéder durant cette période sont mortes auparavant.

Pour la période du 23 février 2020 au 26 août 2023, on observe une surmortalité de 5 %. Cela équivaut à 12 551 décès de plus que ce qui était normalement attendu. La surmortalité est similaire chez les femmes et chez les hommes. Elle a été plus importante chez les personnes âgées. Les décès dus à la COVID-19 expliquent en majeure partie les pics de surmortalité des vagues 1 et 5. Depuis septembre 2022, la part de la mortalité due à la COVID-19 est toutefois moins importante. Cela coïncide avec le retour de certains virus respiratoires, après leur faible circulation durant la pandémie en raison des mesures sanitaires.

La période des vagues pandémiques se caractérise par une tendance en dents de scie : de fortes poussées de surmortalité sont suivies de creux, voire de périodes de sous-mortalité, résultant de l’effet de moisson (défini à la question 2). Les plus fortes poussées de surmortalité se sont produites lors des vagues 1 et 5. C’est également pendant ces vagues que la COVID-19 a le plus contribué aux décès excédentaires.

Pendant la période de haute endémicité, qui a succédé à la période pandémique, la surmortalité a atteint de moins hauts sommets. Elle s’est cependant révélée plus soutenue dans le temps comparativement à la période précédente. La part de la mortalité due à la COVID-19 s’y est aussi avérée moins importante. Cela coïncide avec le retour de certains virus respiratoires à l’automne 2022, après leur faible circulation durant la pandémie en raison des mesures sanitaires. 

Pour plus de détails sur la définition des vagues et de la période de haute endémicité, consulter la section Vagues et périodes de la page Méthodologie des données COVID-19.

De mars 2020 à décembre 2022, le Québec présente une surmortalité (6 %) similaire aux provinces de l’Atlantique (5 %), mais moindre que l’Ontario (9 %) et que les provinces de l’Ouest qui affichent la surmortalité la plus importante au Canada.

Pour la même période, la surmortalité au Québec est :

  • supérieure à celle de la Nouvelle-Zélande (-0,3 %), du Japon (3 %) et du Danemark (3 %);
  • similaire à celle de l’Australie (5 %), de la Norvège (6 %) et de la Suède (6 %); et
  • inférieure à celle des États-Unis (16 %), de l’Italie (14 %) et de l’Espagne (12 %).

Note : Il est possible de comparer les résultats du Québec à ceux des juridictions qui réalisent leurs estimations selon des méthodes comparables.

Le Québec a tout mis en place pour éviter d’échapper des décès dus à la COVID-19. Il est peu probable qu’il y ait eu sous-estimation du nombre de décès déclarés, ce qui a permis de bien suivre l’évolution de la mortalité par COVID-19 pendant la pandémie. Une grande partie des décès sont survenus chez des personnes âgées avec des comorbidités vivant en CHSLD ou RPA, augmentant ainsi la difficulté de statuer sur la cause principale initiale du décès. C’est pourquoi les bulletins de décès complétés par les médecins sont validés, et parfois corrigés, par un système automatisé de codage de causes de décès, puis par des spécialistes de la classification des maladies. Le processus de déclaration des décès et d’identification de leur cause principale initiale est très fiable au Québec. Les décès dus à la COVID-19 sont ceux ayant la COVID-19 en cause initiale du décès.

Sujet(s)
25 avril 2024