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Précipitations

Les changements climatiques influent sur la fréquence et l’intensité des précipitations. Au cours du 21e siècle, les quantités annuelles de précipitations ainsi que le nombre et l’intensité des épisodes devraient s’accroître. Ces précipitations pourront entraîner d’autres types d’aléas, comme les inondations, les glissements de terrain, et l’érosion côtière. Il importe donc de se préparer et de s’adapter à cette nouvelle réalité.

Qu’est-ce qu’on entend par précipitations extrêmes?

Elles comprennent les chutes de neige ou de pluie en grande quantité sur une courte période de temps, soit au-delà du 95e percentile de la moyenne historique quotidienne. Les précipitations atypiques, comme le verglas et la grêle, peuvent aussi entrer dans cette catégorie.

Tendances et projections

Au Québec, les quantités annuelles de précipitations ont augmenté de 10 % de 1948 à 2012, le nord ayant subi une hausse plus importante. Les précipitations sous forme de pluie en hiver se sont accrues alors que les quantités de neige ont diminué. Ces tendances devraient se maintenir avec le réchauffement des températures. Les quantités annuelles de précipitations ainsi que le nombre et l’intensité des épisodes extrêmes devraient également croître au cours du siècle, peu importe le scénario climatique.

La hausse projetée des quantités annuelles de précipitations se produirait principalement en dehors de l’été, particulièrement dans les régions nordiques. Les épisodes de grêle pourraient aussi devenir plus fréquents avec l’augmentation prévue du nombre d’orages. Finalement, les épisodes de verglas dans le sud du Québec devraient se raréfier en raison du rapprochement des températures près du sol par rapport à celles en altitude, contrairement au nord du Québec. Consultez le site d’Ouranos pour les précipitations projetées au Québec dans les différentes régions.

Impacts sur la santé

Les précipitations extrêmes peuvent affecter la santé des individus par l’intermédiaire d’effets sur plusieurs déterminants de la santé : le travail, la sécurité des déplacements, la qualité de l’air et de l’eau, l’activité physique et l’accès à l’électricité, par exemple.

Traumatismes

La neige, la pluie et le verglas haussent le risque de chute à l’extérieur en diminuant l’adhérence des surfaces ou en ajoutant des obstacles lors des déplacements. Les précipitations augmentent particulièrement le risque de fracture à la hanche et au poignet, de même que les admissions à l’hôpital pour d’autres traumatismes. Parmi tous les types de précipitations, la pluie verglaçante et les conditions extrêmes de neige auraient le plus d’incidence sur les blessures.

  • À Montréal, seulement trois événements de pluie verglaçante ou de pluie suivis de baisses importantes de la température ont causé près de la moitié des chutes survenues pendant les mois de décembre et janvier 2008-2009.
  • Le risque de fracture à la hanche s’accroîtrait de façon exponentielle lors de conditions extrêmes, en particulier lors de précipitations de neige.

La neige, le verglas, la pluie par temps froid et les épisodes de gel-dégel peuvent également accroître indirectement le risque de crise cardiaque. Comment? Le déneigement, le déglaçage et les déplacements dans la neige haussent le rythme cardiovasculaire, sans oublier que le froid affecte la circulation sanguine.

Ce phénomène météorologique augmente le nombre d’accidents sur la route en rendant la chaussée glissante et en influençant le nombre d’usagers ou leurs comportements sur le réseau routier. La hausse des redoux hivernaux et des extrêmes de précipitations pourrait rendre les déplacements moins sécuritaires en créant des surfaces glacées recouvertes d’eau et en endommageant les infrastructures routières.

Maladies

Les précipitations extrêmes de pluie peuvent favoriser le ruissellement de contaminants, de virus ou de bactéries dans les eaux destinées à la consommation ou à la récréation. Elles peuvent ainsi accroître le risque de développer certains problèmes de santé, comme des maladies du système digestif ou de la peau.

Les précipitations comme le verglas peuvent causer des pannes d'électricité et engendrer d’autres impacts à la santé. L’utilisation de sources alternatives de chauffage, de cuisson ou d’énergie lors de pannes de courant augmente les risques d’intoxication au monoxyde de carbone chez les populations sinistrées.

Effets sur les comportements

L’augmentation des précipitations extrêmes pourrait influencer le temps passé à l’intérieur et à l’extérieur et ainsi moduler certaines habitudes de vie, comme l’activité physique, les interactions sociales et le temps passé devant les écrans. Principalement, une hausse des précipitations semble favoriser la sédentarité, autant chez les adultes que chez les jeunes :

  • Au Canada, une étude a démontré que le nombre de pas effectués par une personne dans une journée diminuait de 8,3 % lorsque les accumulations de pluie atteignaient 14 mm.
  • Les enfants alloueraient quotidiennement jusqu’à 15 minutes de moins à la pratique d’activité physique d’intensité modérée ou élevée lors des jours de pluie comparativement aux journées sèches.

Par le même effet, les précipitations peuvent aussi influencer l’exposition à des agents pathogènes, aux polluants, au bruit et au soleil et, par conséquent, le risque de développer certaines maladies, incluant des problèmes de santé mentale. Enfin, les précipitations extrêmes, surtout la grêle, peuvent aussi réduire ou détruire la production agricole et ainsi augmenter le stress chez les agriculteurs et les agricultrices.

Populations à risque

  • Personnes âgées
  • Enfants
  • Adeptes de plein air
  • Femmes enceintes
  • Équipes de premiers secours et d’intervention psychosociale
  • Employé(e)s agricoles

Pour en savoir plus

Consultez notre publication pour accéder aux références dans ce texte :

Consultez le rapport de l’Agence de santé publique du Canada La santé dans un climat en changement (2022)

 

Pour les mesures d'adaptation, consultez les : 

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