Les vaccins contre la COVID-19 administrés au Québec s’avèrent efficaces après une première dose

Les premières études terrain menées au Québec concluent à une efficacité élevée des vaccins contre le SRAS-CoV-2 à court terme, autant chez les personnes âgées que chez les travailleurs de la santé plus jeunes.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dévoile des données préliminaires sur l’efficacité des vaccins contre la COVID-19. Les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna seraient efficaces à environ 80 % pour prévenir la maladie 14 à 28 jours après l’administration d’une première dose du vaccin.

Ces premières données présentées dans un avis du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) sont rassurantes et cohérentes avec l’efficacité élevée constatée 14 jours après une première dose dans les essais cliniques de phase III ainsi qu’avec les études d’efficacité menées ailleurs dans le monde.

Une bonne protection grâce aux vaccins

Entre le début janvier et le 10 février 2021, les cas de COVID-19 ont diminué considérablement au Québec. Parallèlement, la campagne de vaccination entamée en décembre s’est poursuivie au fur et à mesure de l’arrivée limitée des doses de vaccin. Jusqu’à maintenant, la vaste majorité des résidents des Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) du Québec et plus de la moitié des travailleurs de la santé du réseau public ont reçu une première dose du vaccin de Pfizer-BioNTech ou de Moderna, deux vaccins à ARN messager aux caractéristiques similaires.

Les données de surveillance chez les 33 300 résidents et 173 000 travailleurs de la santé ayant reçu une première dose de vaccin indiquent une efficacité vaccinale à 80 %, autant chez les personnes âgées vulnérables que chez les travailleurs de la santé. Il s’agit d’une efficacité légèrement moindre comparativement aux études cliniques de phase III (92 %), qui pourrait en partie s’expliquer par le fait que ces résultats sont basés sur des données de surveillance et que les participants aux essais cliniques étaient plus jeunes et en meilleure santé par rapport aux résidents des CHSLD.

Il est important de mentionner que la protection conférée par les vaccins nécessite au moins deux semaines pour se développer. L’efficacité maximale pourrait ne pas être atteinte avant 21 jours chez les personnes plus jeunes et avant 28 jours chez les personnes plus âgées.

Recommandations

Dans ce contexte, et compte tenu des livraisons limitées de doses de vaccins, le Comité sur l’immunisation du Québec suggère de maintenir la stratégie d’offrir une 1ière dose de vaccin au plus grand nombre possible de personnes les plus vulnérables avant d’offrir la 2e dose, tel que suggéré dans ses avis précédents du 18 décembre 2020 et du 15 janvier 2021 et réitère les recommandations suivantes :

  • Offrir une première dose de vaccin au plus grand nombre de personnes appartenant aux 6 premiers groupes prioritaires : résidents des CHSLD, travailleurs de la santé, personnes vivant en résidence privée pour aînés, résidents des communautés isolées et éloignées, personnes de 80 ans et plus dans la communauté et personnes de 70 à 79 ans dans la communauté;
  • La 2e dose est importante et devra être offerte. Un intervalle plus long entre les doses est à privilégier pour maximiser la protection du plus grand nombre;
  • Il est important de maintenir un suivi en temps quasi-réel de l’efficacité des vaccins au Québec;
  • Toutes les personnes vaccinées doivent éviter les comportements qui augmentent le risque d’infection à la suite de la vaccination, considérant qu’il faut compter entre 14 et 28 jours avant de développer une protection contre la maladie et que cette protection n’est pas parfaite;
  • Il faut poursuivre les efforts pour accroître la proportion de travailleurs de la santé qui reçoivent une première dose de vaccin.

Cette approche vise à sauver plus de vies et prévenir le plus d’hospitalisations possible dans un contexte de pénurie de vaccins, comparativement à deux doses administrées selon le calendrier recommandé par les manufacturiers.

Variants

Des préoccupations ont été soulevées à l’effet qu’un intervalle plus long entre deux doses puisse favoriser l’émergence de variants du SRAS-CoV-2 en présence de plus faibles niveaux d’anticorps. Les experts de l’Institut national de santé publique du Québec estiment que cette préoccupation est théorique et doit être contrebalancée avec les conséquences dramatiques réelles de la transmission élevée du virus au sein des populations vulnérables. Un intervalle plus étendu entre les deux doses devrait prévenir un plus grand nombre d’hospitalisations et de décès puisque plus de personnes vulnérables seront vaccinées rapidement. La British Society for Immunology a par ailleurs émis un avis favorable concernant l’élargissement à 12 semaines du délai entre les doses de vaccin au Royaume-Uni.

Plus largement, l’efficacité des vaccins à ARNm contre les différents variants du SRAS-CoV-2 demeure mal connue et devra être suivies de près, au Québec et ailleurs dans le monde. Advenant une efficacité plus faible des vaccins face à certains variants présents au Québec, le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) pourra réviser ses recommandations sur la stratégie de vaccination à privilégier.

En conclusion, le respect des mesures de prévention, des consignes gouvernementales ainsi que la vaccination progressive de la population du Québec sont les moyens les plus efficaces pour contrer l’épidémie de coronavirus.

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18 février 2021